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samedi 27 mai 2017

La visite de Trump au Moyen-Orient par Gérard AKOUN



LA VISITE DE TRUMP AU MOYEN-ORIENT

Par Gérard AKOUN 
Judaïques FM
            

          Le président américain s’est adressé, dimanche dernier à Ryad, à une cinquantaine de chefs d’État et de premiers ministres arabes, tous sunnites, qu’il a rassurés sur la politique qu’il comptait mener dans la région. Il leur a dit, ce qu’ils voulaient entendre, qu’il tirait un trait sur la tentative de dialogue avec l’Iran que Barak Obama avait esquissée après la signature de l’accord sur le programme nucléaire iranien.



            Les États Unis reviennent à leur alliance traditionnelle, celle qui avait été contractée à la fin de la deuxième guerre mondiale et scellée le 14 février 1945 sur le croiseur Quincy, entre le roi Ibn Saoud et le Président Roosevelt.  Elle garantissait au roi et à ses successeurs, une protection militaire sans faille, pendant soixante ans en échange d’un accès exclusif à leurs immenses gisements pétroliers. Cette alliance a été reconduite en 2005. La grande démocratie américaine, pour assurer son approvisionnement en hydrocarbures, avait signé un pacte avec une dynastie obscurantiste qui pratique un islam rigoureux et conquérant : le Wahhabisme.
            L’Arabie Saoudite, qui est devenue le chef de file du monde sunnite, a utilisé les fabuleuses ressources de son pétrole à la diffusion de cet islam dominateur, dans la région, sur tous les continents, en Afrique en particulier, à travers la construction de mosquées, d’écoles religieuses et la distribution gratuite de Coran. L’Arabie Saoudite et ses alliés du Golfe, le Qatar en particulier, sont responsables, en propageant cette idéologie, du développement du terrorisme dans le monde. N’oublions pas que Ben Laden, comme la plupart des 19 terroristes responsables de la destruction des tours du World Trade Center, étaient des saoudiens. L’État islamique, Daesh, trouve, lui aussi son origine et son financement en Arabie Saoudite, mais de la part de contributeurs privés et moins ouvertement de la part de l’Etat. Mais cela n’inquiète pas outre mesure Donald Trump qui s’est contenté de demander aux dirigeants arabes de surveiller les circuits de financement occulte du terrorisme et les discours de leurs prédicateurs.

            La République Islamiste, pour Donald Trump, reste l’ennemi principal. L’Iran a-t’il déclaré : «finance, arme et entraine des terroristes (…) qui répandent la destruction et le chaos à travers la région». Il est vrai que l’Iran soutient le régime de Bachar Al Assad, le Hezbollah, les milices irakiennes, la rébellion houtiste au Yémen …. Et continue à développer son armement balistique. Mais au vu des résultats des dernières élections, Rohani a été réélu pour un deuxième mandat avec 57% des voix, on peut constater un recul des conservateurs religieux et un échec du Guide suprême de la révolution. Cela ne signifie pas, pour autant, la fin de la République islamiste ou un recul de l’expansionnisme qui relève plus du nationalisme que du religieux.
            Ce nouveau discours convient parfaitement au gouvernement israélien qui considère, comme les sunnites mais pas pour les mêmes raisons, qu’il ne faut pas se polariser sur Al Qaeda ou l’État Islamique, qui ne constituent pas une menace existentielle, mais sur les risques de déflagrations que provoque l’aspiration de l’Iran à devenir une puissance régionale dominante. Donald Trump a peut-être, pensé rassurer les Israéliens en affirmant «L’Iran n’aura jamais l’arme nucléaire» mais les Israéliens ne comptent que sur eux-mêmes.  Au grand soulagement du gouvernement, il a évité d’aborder les sujets qui fâchent, comme l’arrêt de la colonisation ou la référence à un État palestinien. Il a dû, quand même, décevoir l’extrême-droite israélienne en n’annonçant pas le déménagement de l’ambassade des États-Unis à Jérusalem.

            Après avoir rencontré, pendant quelques heures, Mahmoud Abbas à Ramallah, il a lancé un appel à une paix dans un cadre régional, une référence, sans doute, aux propositions saoudiennes, mais en restant dans le vague. «Faire la paix ne sera pas facile. Nous le savons tous. Les parties devrons faire face à des décisions difficiles». Mais il s’est dit «profondément convaincu que si Israël et les Palestiniens peuvent faire la paix, cela lancera un processus de paix dans l’ensemble du Moyen-Orient». Ni quand, ni comment, un voyage de plus qui ne permettra pas d’avancer dans la résolution du conflit israélo-palestinien.


            Donald Trump s’est rendu au Kotel pour déposer une prière dans une fente du Mur. Une première pour un Président américain en exercice. On ne connait pas le contenu de ce message, par contre on peut lire ce qu’il a écrit sur le Livre d’Or de Yad Vaschem : «Tellement incroyable. C’est un grand honneur d’être ici avec tous mes amis. Tellement incroyable, je n’oublierai jamais».  On reste pour le moins songeur !

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