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samedi 25 février 2017

Présidentielle J-60 par Gérard AKOUN



PRÉSIDENTIELLE J-60

Par Gérard AKOUN
Judaïques FM

            

          Le vingt-trois avril, dans deux mois, se déroulera le premier tour de l’élection présidentielle. Si on se fie aux sondages, c’est risqué, mais ils ne peuvent pas toujours se tromper ; de très nombreux électeurs restent indécis.  On les comprend.  On a assisté ces derniers mois, après le renoncement de François Hollande, à un bouleversement politique, dont ont été victimes, dans le cadre des primaires, des candidats à la candidature qui semblaient être en bonne position pour représenter leur camp, Nicolas Sarkozy ou Alain Juppé pour la droite et le centre, Manuel Vals pour la gauche. Les électeurs qui ont participé  à ces primaires ont choisi, respectivement, François Fillon pour la droite dure, Benoit Hamon contre la gauche de gouvernement, des vainqueurs inattendus !




            Le champ électoral semblait dégagé pour la droite et le centre. Le programme de François Fillon, par ses outrances sur le plan social, sur le plan économique, pouvait empêcher des électeurs de droite de rejoindre le Front National, ou, mieux encore, comme l’avait fait, avec succès en 2007 Nicolas Sarkozy, pouvait pousser l’électorat frontiste à voter pour le candidat de la droite républicaine. Ce bel échafaudage s’est effondré. La découverte des présumés emplois fictifs, en tant que collaborateurs parlementaires, de son épouse, de ses enfants, les sommes importantes qui leur ont été versées ont fracturé l’image de rigueur et de probité que François Fillon avait construite à l’intention de l’opinion publique.  
            Je ne vais pas m’étendre sur les différentes péripéties de ces dernières semaines, sur l’état désespéré dans lequel s’est trouvée la droite. Mais, faute d’un remplaçant crédible,  François Fillon reste le candidat de la droite et du centre, d’autant plus qu’il a refusé  de céder sa place, même s’il devait être mis en examen, contrairement  à l’engagement qu’il avait pris. La droite et le centre seront, donc, représentés par un candidat affaibli, plombé par les affaires.

            Ce qui, bien entendu, profite à Marine Le Pen. Sa place en tête des sondages se trouve confortée ; elle est pratiquement assurée d’être présente au second tour de l’élection. Il faut remarquer que Marine Le Pen traine aussi des casseroles : des emplois fictifs  de collaborateurs au parlement Européen, occupés à toute autre fonction, celle de garde du corps, par exemple, sur lesquels, la justice se plonge avec retard. Mais ces fraudes ne semblent pas choquer ses partisans, tout au contraire ; gruger l’Europe ne leur semble pas scandaleux dans la mesure où ils sont antieuropéens. C’est de bonne guerre affirment certains de ses partisans.
            La partie est bien plus compliquée à gauche ; Benoît Hamon, l’adepte du revenu universel, qui représente principalement la gauche du parti socialiste, est concurrencé par Emmanuel Macron, qui ne se dit ni de gauche ni de droite, et par Jean Luc Mélenchon qui se veut le représentant de la vraie gauche, celle qui veut en finir avec le réformisme, avec le social libéralisme. Tous trois veulent capter l’électorat de la gauche. Mais celui-ci, en comptant large, ne dépasse pas les 40%. Or, pour avoir des chances de parvenir au second tour de la présidentielle, il faut obtenir au moins 25% des suffrages. Si Benoît Hamon, Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron, qui bénéficie depuis peu du soutien de François Bayrou, restent en lice au premier tour, aucun des trois ne pourra se maintenir au second tour.

            Nous sommes aujourd’hui à J-60 ; il est encore temps de se rassembler pour éviter que les électeurs de gauche, les électeurs progressistes, n’aient à choisir le 7 mai entre François Fillon et Marine Le Pen !


2 commentaires:

Bernard MEYER a dit…

Si Marine Le Pen passe ce sera comme dit en résumé Michel Onfray" la responsabilité incombe aux dirigeants socialistes qui depuis 83 ont perdu leurs valeurs au détriment du libéralisme".
83 date charnière ou Mitterand a su ramener le FN au premier plan et se débarrasser avec élégance du Parti communiste.

Trop tard Messieurs les biens pensants, il fallait se réveiller plus tôt .
Vous aurez Le Pen parce que vous l'avez voulu !!
Cordialement

Bernard Meyer a dit…

Vous souhaitez donc une union de la gauche entre des idées et des programmes si différents des candidats qui s'en réclament. Macron est à l'opposé de Mélenchon qui lui-même refuse de s'allier à Hamon. Bayrou, se prenant pour le sauveur de la Republique en voyant dans le FN le seul danger et en oubliant l'intégrisme islamiste, se rallie à Macron. Le "sacrifice" étant pour lui de briguer un futur poste de ministre et pourquoi pas d'en être le premier.
Quant aux média de gauche, l'affaire Fillon ne pouvait pas tomber mieux que de la dénoncer à la veille de l'élection alors que les faits remontent à plusieurs années.
Dans ces conditions ces présidentielles me semblent très perturbées et la démocratie n'en sortira rien de bien glorieux.... À moins que Fillon soit élu, envers et contre tous....
Bien cordialement