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mercredi 6 avril 2016

Radio Kol-Israël : Tsunami Fiscal mondial


Radio Kol-Israël

TSUNAMI FISCAL MONDIAL


Jacques BENILLOUCHE
Au micro de
Annie Gabbai

        


          Un tsunami fiscal mondial, dont on ne mesure pas encore les conséquences, vient de frapper le monde par son envergure. Le scandale des «Panama papers» est mille fois supérieur aux révélations Wikileaks parce qu’il concerne l’évasion fiscale à grande échelle de nombreux hommes politiques et dirigeants d’entreprises. Il a été déclenché par un informateur, dont l’identité est protégée en raison des risques qu’il encourt, qui a proposé des informations à un journal allemand, la Süddeutzsche Zeitung. L’ampleur des révélations et du travail d’analyse des données a conduit le journal allemand à partager ses informations avec d’autres medias, avec le journal français Le Monde en particulier.


            Le Monde et 106 autres rédactions dans 76 pays, coordonnées par le Consortium international des journalistes d’investigation (ICIJ), ont eu accès à une masse d’informations inédites qui jettent une lumière crue sur le monde opaque de la finance off-shore et des paradis fiscaux. Le Monde a travaillé pendant des mois, de manière inédite, sur cette affaire de paradis fiscaux où les sociétés off-shore sont créées en raison des impôts faibles, voire inexistants, qui sont prélevés.


          Ces sociétés, régulièrement créées et inscrites mais avec des prête-noms, apparaissent officiellement alors que les véritables propriétaires sont masqués à travers des cessions de parts signées en blanc. Ces sociétés ne sont pas interdites mais elles doivent être déclarées et payer des impôts dans leur pays d’origine. Mais cela n'est pas souvent le cas sinon il n'y aurait aucun intérêt à s'exiler fiscalement. Le but des paradis fiscaux est de permettre un faible taux d’imposition sur les personnes physiques et sur les entreprises. Ainsi dans le cadre des entreprises, il s’agit d’échapper à l’imposition sur les bénéfices de 26,5% en Israël et de 33,33% en France tandis que les particuliers peuvent réduire leurs impôts ou échapper à l’impôt sur le revenu et à l’ISF.


            L’origine de la fuite provient des 11 millions de documents issus des dossiers du cabinet d'avocats Mossack Fonseca, basé à Panama, qui ont révélé la situation fiscale de centaines de milliers de clients dont la liste est encore incomplète. Les fichiers informatiques ont été violés et volés, certainement par une ou des personnes internes au Cabinet. Au moins 140 personnalités internationales du monde politique, sportif et économique, ont eu recours à des sociétés off-shore, non déclarées au fisc. Tous les continents sont touchés par cette révélation, depuis l’Afrique jusqu’à l’Amérique du sud. Des oligarques russes ne sont pas épargnés et leurs chefs aussi. Les milliards de dollars envolés au fisc se comptent par dizaines.

            Il n’est pas exagéré de mentionner l’immoralité qui découle de l’attitude des dirigeants politiques, ceux d’Argentine et de l’Ukraine pour ne citer qu’eux, qui ont purgé les fonds de leur pays en faillite alors que leurs populations sont confrontées à la misère. Plus près de nous, 600 entreprises israéliennes et 850 actionnaires israéliens sont concernés par l’évasion fiscale. Loin de nous l’idée de stigmatiser les riches parce qu’ils sont riches. Ils sont indispensables à l’économie de notre pays car ils génèrent des investissements et des emplois. Mais il est inadmissible que certains ne participent pas à l’effort collectif en payant les impôts comme la simple caissière d’un supermarché. Ils veulent plus d'argent pour mourir sur leur tas d'or. Il faut les punir par où ils ont pêché, non pas en les mettant en prison, mais en récupérant la presque totalité de leurs avoirs «noirs» à l’étranger. La sanction sera terrible et servira d'exemple. 
Elie Elalouf

            Le député Elie Elalouf, président de commission à la Knesset, nous disait encore le 3 avril que 20% de la population israélienne était au seul de pauvreté et qu'il se battait tous les jours pour obtenir quelques shekels pour ses défavorisés. Dans ce contexte, les Israéliens, qui ont commis cette évasion fiscale, peuvent être assimilés à des criminels pour non assistance à personne en danger. Ils privent le pays de leurs impôts pouvant servir à réduire la pauvreté et à financer les efforts de la défense israélienne. Sans compter que parmi eux, certains en ont profité pour blanchir l’argent en provenance de trafics d’armes et de drogue.
Olmert (ex-premier ministre) : tu seras bientôt libéré ? Katsav (ex-président): leur décision a été reportée. Probablement pour savoir qui me remplacera.

            Nous sommes encore au début des révélations et il faut s’attendre à de nouvelles ondes de choc car les détails vont affluer au fur et à mesure de l’évolution de l’enquête. Les noms vont tomber les uns après les autres. Nous en connaissons déjà mais il est trop tôt pour les mettre en pâture tant que les autorités ne les ont pas diffusés officiellement. Les surprises seront à la hauteur de cette énorme évasion fiscale. 

          Des hommes politiques de premier rang et  des magnats de l’industrie ont exporté leurs bénéfices pour échapper au fisc. Des banques nationales ont exploité le système off-shore pour proposer des produits attractifs à leurs clients, avides gagner toujours plus sans rien payer. Ce qui est critiquable dans cette affaire c’est que des Israéliens aient utilisé les services de Mossack Fonceca, un cabinet créé par un Allemand qui a immigré après avoir servi dans les Waffen-SS hitlériens. Il est vrai que l'argent n'a pas de religion. Ce cabinet a essaimé dans plus de 35 pays pour aider ses clients à dissimuler leurs actifs. On ne compte plus les personnalités impliquées et les avocats israéliens intermédiaires de ces sociétés off-shore prélevant en chemin leurs commissions. Des noms célèbres, déjà impliqués par la justice, reviennent au-devant de l’actualité et même un officier de réserve de Tsahal.  

            L’affaire en est à ses débuts mais elle risque de mener à de nombreuses surprises. Une seule conséquence heureuse, les caisses de l'Etat vont se remplir de l'argent sale qui a pris des vacances à l'étranger. Mais déjà les peuples se révoltent. Les premiers sont les Islandais qui ont manifesté devant le Parlement après les révélations mettant en cause leur gouvernement. Le tsunami n'a pas encore touché le rivage. À suivre...    

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